Cette année, Madame Talcone, professeure de Créole et Madame Cuirassier, professeure documentaliste proposent de travailler autour de la Femme. Les élèves vont découvrir des figures engagées, combattives, téméraires des Antilles afin de nourrir la galerie de modèles identificatoires auxquels chacun devrait prétendre.
L’Histoire des sociétés créoles aura retenu, ou parfois sciemment tû, des noms, des prénoms d’hommes et de femmes qui forts de leurs engagements, choix, mots ou combats auront laissé une empreinte indélébile, constitutive d’une vraie mythologie créole voire de modèles universels de verticalité.
En un temps, où les féminicides et les violences de toutes sortes faites aux femmes sévissent, il nous a semblé opportun et terriblement essentiel de magnifier la femme guadeloupéenne, de la remettre à l’honneur, de la sortir de la sphère privée, de l’alléger du poids du « potomitan » et de la donner à voir aux jeunes générations comme une actrice essentielle de l’Histoire et des progrès sociaux, au même titre que l’homme.
L’esclave Gertrude dite l’empoisonneuse, Sylviane Telchid ou encore Gerty Archimède sont des noms connus de tous mais souvent vides de représentation pour la jeune génération. L’étude en classe de leurs luttes, combats, engagements servira d’assise à un projet plus vaste d’appropriation, de célébration poétique et plastique et surtout de partage communautaire. Nous voulons que ce que les mots créoles disent, éclot en portraits figuratifs ou abstraits, nous voulons que ce le verbe raconte, inspire des poèmes, des chants, des textes, nous voulons que les mots en appellent d’autres et disent la beauté, la grandeur, se fassent inspiration voire vocation. Nous avons donc sollicité entre autres l’auteur et éditeur Didier Manette afin de cheminer avec nous sur cette voie, dans le respect et le dialogue des idées.
Nos travaux feront l’objet d’une exposition le 8 mars 2021 entre autres ainsi que d’autres actions tout au long de l’année.